Pour vous qu’est-ce que le souci du détail en traduction ? Repérer le détail qui tue sans chercher la petite bête, telle est notre mission en tant que traducteur et relecteur. Afin de délivrer une qualité impeccable, nous déployons des trésors de minutie pour parfaire nos écrits. Une orthographe irréprochable, vérifier que l’on a bien saisi les nuances d’un texte, font partie de notre quotidien. Notre œil de lynx nous permet même de repérer les erreurs dans le texte source. Nous poussons ce souci du détail jusque dans la typographie des contenus.
Lisez l’article pour découvrir les sherlocks que nous sommes.
1 Le souci du détail sur la forme
- L’orthographe, le minimum vital
- La chasse aux coquilles
- La typographie
2 Le souci du détail sur le fond
- S’assurer d’avoir bien compris les nuances
- Avertir des erreurs de la source
- Informer et suggérer d’un point de vue culturel
1 Le souci du détail sur la forme
L’orthographe, le minimum vital
En tant que linguiste, je sais que l’orthographe est primordiale. Qui n’a pas tiqué, ri ou grincé des dents en lisant des contenus truffés de fautes ? Un mauvaise orthographe nuit non seulement à la marque qui diffuse ces contenus, mais aussi à l’image du rédacteur, et de son relecteur.
C’est toute une équipe qui voit son image ternie par la présence des fautes d’orthographe.
Ce souci du détail naît souvent en formation de traducteur, lorsqu’on sait qu’une erreur coûte très cher, et par habitude de lire, de rédiger, de se relire. L’orthographe, la grammaire sont des éléments indispensables dans les critères de qualité. Lorsque j’étais en formation à l’ISIT, chaque erreur de ce type nous coûtait des points. Une copie contenant trop de fautes pouvait partir à la poubelle et n’était même pas lue en entier.
La chasse aux coquilles
Orthographe, grammaire, coquilles, nous sommes des traqueurs d’erreurs, des débusqueurs d’imperfection.
Une faute de frappe, un mot qui manque, une lettre qui n’a rien à faire là, un guillemet inadapté, sont autant de coquilles à repérer avant une livraison ou une impression. D’ailleurs souvent, une première impression permet de les voir plus vite que sur écran.
Habituée à rédiger, à traduire, à me relire et à relire d’autres linguistes, j’ai développé cette capacité à repérer les fautes d’orthographe rapidement et souvent au premier coup d’œil. C’est un peu comme si j’avais un radar à fautes sur mes lunettes quand je lis.
J’ai d’ailleurs aidé une maison d’édition suisse dans sa phase de pré-impression. Ma mission consistait à relire les textes déjà révisés, avant qu’ils ne soient imprimés. Et là encore, je trouvais des erreurs que les relecteurs avaient manquées. Ce qui signifie que plusieurs paires d’yeux habituées à cet exercice ne sont pas superflues dans le processus de contrôle qualité. Si vous n’avez pas encore lu mon article à ce sujet, c’est le moment de le consulter.
Il est normal de passer à côté de certaines erreurs, une fois que l’on est imprégné du texte. Le regard s’habitue et le mental aussi. On peut par exemple ne pas voir qu’un mot manque, car le cerveau l’invente, suit sa logique, même si le mot en question n’a pas été écrit dans la phrase.
La typographie
Faciliter la lecture de son public passe par des normes d’écriture et des conventions. Appliquer une typographie soignée augmente la crédibilité des contenus écrits. Et c’est tout un art. Combien de fois n’ai-je pas lu de sites internet, d’infolettres ou de communications marketing omettant ces règles. Une ligne qui commence par un point d’interrogation. Une autre qui se termine par un tarif, sans sa devise, voire pire, tronqué, comme un nombre de kilomètres, un nom de lieu, ou une marque…Le lecteur se retrouve à devoir passer à la ligne suivante pour qu’un énoncé spécifique prenne tout son sens.
En typographie le mot espace est féminin. Il fait référence aux lamelles intercalées entre les caractères de plomb. Nous prenons garde à utiliser le bon type d’espace selon les circonstances. L’espace fine, l’espace insécable ou sécable.
Pour aller plus loin, je vous invite à lire l’article d’Antidote, le logiciel que j’utilise dans le contrôle qualité de tous les textes que je traite.
2 Le souci du détail sur le fond
S’assurer d’avoir bien compris les nuances
Dans certains cas, le traducteur soucieux du détail va repérer plusieurs nuances possibles dans une même phrase source. Naturellement, il s’enquiert auprès du client ou du chef de projet du sens véritable de cet énoncé. Son but étant de retranscrire le sens exact du texte source, ou le plus proche possible, sa conscience professionnelle amène cette minutie.
Le traducteur chevronné propose deux interprétations du sens du texte. Bien souvent, ses questionnements pertinents mènent à un remaniement de la phrase en question. Le client peut se rendre compte que son texte contient des erreurs, qu’il n’est pas clair ou qu’il n’a pas à figurer dans la traduction. Cela m’est déjà arrivé plusieurs fois de pointer du doigt un contenu qui n’avait finalement pas sa place. Certains clients m’ont aussi confié que grâce à mes questions, ils arrivaient à prendre du recul sur leur contenu, et à les formuler plus clairement.
Avertir des erreurs de la source
Le traducteur, toujours scrupuleux, ne se soucie pas uniquement du texte qu’il rédige. Puisqu’il lit la source, il doit s’y plonger. Dans le cas où des erreurs sont trouvées, le traducteur les notifie au client.
Pour lui la qualité du texte final source est tout aussi importante que la qualité que lui-même va fournir. Un linguiste méticuleux ne laissera pas passer une erreur dans le texte source sans en parler à son client.
Informer et suggérer d’un point de vue culturel
L’expertise du traducteur et constant son souci du détail le pousseront à relever un certain type d’ambiguïtés et d’incohérences. En effet, le linguiste nourrit une connaissance approfondie de la culture de ces deux langues de travail. Ainsi, il sera capable de repérer les éléments culturels qui ne sont pas transposables d’une langue à une autre. Il sera même en mesure de vous en suggérer d’autres, ou des moyens d’aborder la difficulté sous un autre angle.
Exemple, j’ai dernièrement traduit des textes s’adressant à des touristes visitant la capitale britannique. Le texte en anglais faisait référence à la facilité de rejoindre Paris en Eurostar pour une session shopping. Naturellement, lorsque l’on s’adresse à des Français, cette remarque n’est pas pertinente, puisque le voyageur fait en principe le voyage depuis la France pour visiter l’Angleterre. Sa ville de départ peut même être Paris. Il serait donc illogique de traduire cette phrase telle quelle. Il fallait donc faire le choix entre omettre ce détail et citer une autre ville britannique qui mérite le détour.
Ce type de recul et de souci du détail sur le fond du contenu ne s’obtiennent que grâce à l’intervention humaine. Les outils de traduction en ligne, l’intelligence artificielle auraient traduit la phrase telle quelle, sans s’interroger ni vous poser de question. Seul l’humain est pas capable de repérer ces incohérences et de proposer des solutions.
Travaillez avec un linguiste qui cultive le souci du détail
Le souci du détail chez un linguiste averti se forge pendant les études et s’affine avec l’expérience. Dans les moindres recoins de ses textes, elle ou il va scruter pour ne laisser aucune imperfection. S’interroger, peser, mesurer. De l’orthographe à la typographie, tout y passe. Loin de se contenter de livrer une traduction impeccable, le traducteur, puisqu’il plonge dans le texte source relèvera ses imperfections. Le tout dans un souci de qualité globale. Si vous souhaitez en savoir plus sur mon processus, ou si vous désirez échanger directement avec moi sur vos projets de traduction et de rédaction, n’hésitez pas à me contacter.