En tant que traducteurs francophones, vous connaissez certainement la Société Française des Traducteurs, syndicat professionnel engagé dans la défense des intérêts des professionnels de la traduction et l’interprétation. Affiliée depuis 3 ans, j’ai été contactée par les contributrices Rhône-Alpes et membres de la commission Boussole afin de participer à son programme de mentorat. Je ne me sentais pas vraiment légitime, mais j’ai tout de même accepté de me lancer dans cette aventure et d’accompagner une jeune diplômée. Je ne regrette pas ce choix. Dans ce billet, je vous donne 5 bonnes raisons de participer à ce programme.
C’est quoi le programme Boussole ?
a) Un binôme mentor-mentoré
b) Une commission et des contributeurs régionaux
- Être bénévole, c’est bien
- Élargir son réseau
- Auto-évaluer son activité
- Un partenariat gagnant-gagnant
- Avantages pour le mentoré
- Avantages pour le mentor
- Une expérience humainement enrichissante
C’est quoi le programme Boussole ?
Boussole est un programme qui permet de partager des expériences et de promouvoir les bonnes pratiques des métiers de la traduction et de l’interprétation, d’auto-évaluer sa propre activité et d’apprendre de l’autre.
a) Un binôme mentor-mentoré
La commission, composée de bénévoles, gère le cadre du programme et forme des binômes mentor-mentoré. Le mentor est un professionnel du métier en exercice depuis au moins quatre ans et membre de la SFT depuis au moins deux ans. Le mentoré est un professionnel du métier ayant moins de trois ans d’expérience dans la profession ou exerçant en France depuis moins de trois ans, et membre à titre probatoire ou membre titulaire de la SFT. Les binômes ont les mêmes combinaisons linguistiques lorsque cela est possible, et leurs spécialités sont proches, voire similaires.
Si une collaboration professionnelle est envisagée, alors celle-ci sortira du cadre du mentorat. Boussole ne permet pas au binôme de collaborer à titre professionnel. Mentor comme mentoré s’engagent à ne pas accaparer la clientèle de son binôme. Chaque mentor reçoit une fiche de conseils précise et très claire. Une charte régit la relation entre le mentor et le mentoré qui la signent au début du partenariat. C’est assez rassurant. Les contributeurs régionaux se tiennent aussi à notre disposition pour répondre aux éventuelles questions.
b) Une commission et des contributeurs régionaux
Notez que vous pouvez aussi intégrer la commission Boussole ou être contributeur régional (CRB). Les modalités sont très simples. Il suffit d’être adhérent de la SFT, à jour de sa cotisation et volontaire pour participer bénévolement au programme. La commission gère l’organisation générale, tandis que les CRB se chargent des relations avec les binômes au niveau de leur région. C’est en début d’année que vous devrez consacrer le plus de temps au programme. En effet, plusieurs tâches se concentrent à cette période : finaliser l’édition en cours, organiser la nouvelle édition, lancer les inscriptions, recueillir les demandes et créer les binômes. Le reste de l’année, membres de la commission et CRB restent des points de contact, mais ils ne sont généralement pas submergés de demandes. N’hésitez pas à les contacter pour vous renseigner : boussole@sft.fr
Être bénévole, c’est bien
Si vous n’avez pas encore lu le billet intitulé « Faire du bénévolat quand on est traducteur, une bonne idée ? », c’est le moment. Vous y découvrirez une liste non exhaustive des vertus du bénévolat. Car donner un peu de son temps aux autres ou à une cause qui nous tient à cœur est toujours positif. Nous pouvons tous apporter notre propre contribution au monde.
Dans le cadre du programme Boussole, chacun y consacre le temps et l’énergie qu’il le souhaite. Les volontaires s’engagent envers leur profession, leurs collègues et la relève qui entre sur le marché. Tisser des liens, s’entraider, accompagner les jeunes vers la réussite sont autant de raisons pour prendre part à ce programme.
Élargir son réseau
On ne cessera jamais de le répéter, le réseau est indispensable lorsque l’on exerce en tant qu’indépendant. Vous avez pu rencontrer des confrères et consœurs lors d’une formation, d’un salon, ou vous êtes entrés en relation sur les réseaux sociaux. Le mentorat est un autre moyen d’élargir votre cercle de connaissances. Si vous et le mentoré avez les mêmes combinaisons linguistiques et spécialités, votre partenariat pourrait même aboutir à une collaboration professionnelle. Si ce n’est pas le cas, communiquer des offres et d’autres types d’opportunités susceptibles d’intéresser l’autre sera très apprécié.
Le binôme choisit son mode de communication et la fréquence des rencontres. Vous pouvez échanger à l’occasion d’un déjeuner, autour d’une tasse de café, discuter par téléphone, ou vous écrire. Généralement, le mentoré est celui qui sollicite son mentor lorsqu’il a des doutes ou des questions. Et parfois, lorsque les deux personnes sont sur la même longueur d’onde et s’entendent, les échanges sont tout simplement l’occasion de partager un bon moment.
Auto-évaluer son activité
Le programme de mentorat dure un an et est renouvelable. Ce partenariat sur la durée permet de suivre l’évolution du nouvel entrepreneur. Le mentor aiguille le mentoré, qu’il s’agisse de recherches de clients, de démarche de prospection. Il l’aidera à affiner son offre, voire à réajuster le cap si celle-ci ne porte pas ses fruits, si le linguiste mentoré rencontre des difficultés. Au contraire, il pourra aussi constater la prise d’autonomie du mentoré, le féliciter et le conforter dans ses choix et actions.
Si vous exercez depuis de longues années et travaillez avec des clients fidèles et réguliers, vous ne consacrez probablement plus autant de temps à la prospection qu’à vos débuts. Mentorer un jeune diplômé ou une personne moins expérimentée que vous permet d’avoir une nouvelle vision du marché, de découvrir de nouveaux modes de prospection et les critères de sélection des clients. Par exemple, je ne propose pas de services de post-édition, mais ce programme m’a donné l’occasion de me renseigner sur cette activité et d’en savoir plus sur les tarifs pratiqués.
Un partenariat gagnant-gagnant
Avantages pour le mentoré
Le mentoré sait en participant au programme Boussole qu’il peut s’adresser à son mentor qui l’écoutera d’une oreille bienveillante et empathique. En effet, le mentor a lui aussi débuté et connu des étapes similaires. Chercher des clients, fixer son tarif, savoir comment réagir lorsqu’un prospect négocie, le mentor n’y est pas étranger. Il peut donc facilement se mettre à la place du débutant qu’il accompagne et le conseiller, le rassurer.
Grâce au partage d’expériences du mentor, le mentoré aura une vision plus concrète d’une activité de traducteur-interprète. Sites internet informatifs à consulter, démarches administratives, obligations, et cadre régissant les divers statuts d’indépendants, ou encore techniques de prospection, tarifs, etc. Toutes les questions peuvent être posées.
Disposer d’un seul et même référent est généralement préférable, d’où l’utilité du programme. Même si la diversité d’interlocuteurs offre un panel plus large d’expériences et de témoignages, être en lien avec une seule et même personne offre un suivi plus cohérent et ciblé.
Avantages pour le mentor
Mentorer quelqu’un par le biais du programme Boussole de la SFT permet de prendre confiance en soi. Assumez vos (quelques) années d’expérience et dites-vous que si vous aidez un débutant, c’est que vous avez acquis un bagage non négligeable et que votre activité fonctionne.
Vous avez x années d’expérience ? Pour vous, LinkedIn n’était jusqu’à présent qu’un CV en ligne ? Vous ignorez tout d’Instagram ? Et les hashtags restent une énigme pour vous ? Nos jeunes diplômés ont un temps d’avance sur nous dans le domaine des réseaux sociaux. Alors, inspirez-vous de leur savoir-faire sur la toile. Leur poser des questions les valorisera.
Étoffer son réseau sur LinkedIn, comment demander une recommandation alors que vous n’osez pas… Combien de hashtags mettre dans une publication ? J’ai beaucoup appris sur l’utilisation des réseaux sociaux et me suis même lancée ! Ce partenariat est donc gagnant-gagnant.
Une expérience humainement enrichissante
Le programme Boussole permet d’apprendre sur soi. Découvrir et développer sa capacité d’écoute, par exemple.
De plus, lorsque l’on est traducteur indépendant, nos journées sont rythmées par la pause café/thé, déjeuner, les discussions et négociations avec votre animal de compagnie (si vous en avez), les échanges de courriels et de messages instantanés avec vos clients et prospects, les conversations téléphoniques avec ceux-ci. L’heure du déjeuner et les soirées sont généralement sportives, familiales et dans l’ensemble, plus riches en échanges réels.
Alors, ce programme de mentorat est aussi propice aux échanges en face à face si vous avez la chance de résider dans le même secteur géographique que votre binôme. Étant géographiquement très éloignées l’une de l’autre, ma binôme et moi avons planifié une visioconférence mensuelle pour démarrer et faire connaissance.
Ensuite, puisque nous avions chacune nos occupations, elle me contactait par courriel pour me transmettre ses questions. J’y répondais en ajoutant des liens utiles. J’espère que nous aurons l’occasion de nous rencontrer en vrai lors de mon prochain déplacement clientèle.
Voilà selon moi 5 bonnes raisons de participer au programme Boussole de la SFT, que ce soit en tant que mentor, mentoré ou contributeur régional. Convaincu ?
Et vous, avez-vous déjà contribué au programme Boussole en tant que mentor, mentoré, ou contributeur régional ? Avez-vous déjà participé un autre programme de mentorat ? Que vous a apporté cette expérience ?