Finaliser un texte ou anticiper sur la phase de traduction ? Telle est la question. Votre document est quasiment prêt. Toutefois, vous vous apercevez que la phase de traduction n’a pas encore été lancée. Et vous aimeriez vraiment que toutes les versions soient diffusées en même temps. Alors une idée vous vient à l’esprit : enclencher le processus de traduction. Même si le texte n’est pas totalement terminé. Ce serait un véritable gain de temps ! Si mise à jour il y a, le traducteur l’appliquera. Erreur !
En voulant gagner du temps, vous en perdrez. Et pire, la phase de traduction vous coûtera plus cher.
Dans cet article je vous explique en quoi vous perdrez du temps, pourquoi cette opération est risquée et plus onéreuse, et je vous donnerai quelques conseils pour mener à bien cette phase délicate qui précède la diffusion de votre contenu.
1 – Une perte de temps considérable
2 – Les risques d’erreurs et un coût plus élevé
3 – Mes conseils
Pourquoi ce n’est pas un gain de temps
Lorsque l’on travaille en équipe, il est pertinent de s’écouter l’un l’autre, de tenir compte de l’avis de ses collaborateurs, et de faire relire ses contenus. Bien évidemment, les suggestions fusent dans la plupart des cas, générant alors des ajouts et retouches ça et là.
Cette phase est chronophage en elle-même. De nouvelles informations ou actualités surviennent. Pourquoi ne pas les ajouter également ? Et vous voilà à ajouter un nouveau paragraphe, qui lui-même fera l’objet de modifications. Et lorsque vous pensez votre texte prêt pour diffusion, la hiérarchie demande d’ajouter une information manquante, des données importantes…
Lorsqu’un client me confie un texte à traduire, je me plonge dans le sujet et le texte source. Je le lis attentivement, je pose toutes les questions nécessaires à la bonne compréhension du message et à son transfert en français sans ambiguïtés. J’effectue également des recherches de terminologie et sur le sujet au besoin. N’hésitez pas à consulter mon processus.
Une fois la traduction terminée, je procède à des vérifications linguistiques et stylistiques. veiller à l’absence de répétitions, améliorer les tournures de phrases, remanier le texte pour le rendre plus élégant… Je veille également à sa complétude, pour qu’il forme une unité cohérente.
Ce travail nécessite un temps considérable, qui est pris en compte dans mes devis.
Je calcule donc un certain temps dans mon planning à consacrer à la traduction, à la relecture et au processus de contrôle qualité. Une fois ces étapes terminées, je vous livre le document. Et comme tout traducteur, je m’attèle ensuite à un autre projet pour un autre client, et parfois à une thématique différente. Je me plonge dans un autre texte et perds l’imprégnation au vôtre.
Si vous me renvoyez votre texte modifié, m’en réimprégner est indispensable. Cette étape peut prendre au moins le temps de la relecture globale, et des parties modifiées, à la fois dans la langue source et dans la traduction. Une modification de mon planning sera donc obligatoire.
Pourquoi est-ce risqué et coûteux
Vous l’aurez compris, les délais de travaux s’allongeront tant que votre texte sera remanié. La modification du calendrier du traducteur et le temps passé à appliquer les modifications et à les intégrer de manière harmonieuse dans la traduction engendreront des coûts. En rédaction et copywriting, j’inclus dans mes estimations de coût un ou deux allers et retours avec le client pour d’éventuelles retouches de style et de ton. En traduction, toute modification du texte source donne lieu à un surcoût.
Plus le texte de départ sera modifié, et passera entre les mains de plusieurs personnes, et plus les modifications seront nombreuses. Les sources d’erreurs se multiplieront. Ajout de commentaires dans le logiciel de traitement de texte, ratures, texte barré, insertions et notes…Votre document truffé d’annotations pourra vite devenir illisible.
Il sera alors difficile, voire impossible pour le traducteur d’y voir clair et de rendre une traduction de qualité. Oublis, mauvaise compréhension de l’intention, manque de clarté des modifications, etc.
Les bribes de texte modifié devront être habilement réintégrées pour recréer la complétude du texte. Il ne s’agit pas de remplacer une phrase par une autre, mais aussi de vérifier la liaison avec la précédente et la suivante, l’absence de répétitions maladroites et l’unité avec le paragraphe.
Méthodologie efficace pour un texte destiné à être traduit
Afin d’éviter les écueils précédemment évoqués, voici quelques recommandations lorsque vous rédigez un texte destiné à être traduit. Définissez un nombre de rédacteurs et de relecteurs et tâchez de vous y tenir. Ne vous laissez pas tenter par le fait de solliciter quelqu’un d’autre au dernier moment.
Vous pouvez même insérer un tableau en début de document. Celui-ci recensera le nom du rédacteur, celui du réviseur, et les dates de chacune de leurs interventions sur le texte.
Enregistrez plusieurs versions du document et veillez à les numéroter et les dater. Enfin, au moment de transmettre le document au traducteur, soyez le plus clair possible avec lui afin qu’il ne soit pas perdu en relisant vos notes.
Le respect des différentes phases dans l’internationalisation d’un contenu est essentiel. Vouloir brûler les étapes risquera d’allonger les délais de réalisation et vous coûtera plus cher. Mais que faire si vous n’avez vraiment pas le choix pour une modification de dernière minute avant publication ? Dans tous les cas, communication et clarté avec le traducteur seront indispensables. Raison de plus pour anticiper les étapes avant publication et ne pas attendre le dernier moment pour lancer la toute première phase de traduction.