J’ai testé pour vous la retraite de silence lors du passage à l’année 2023. Ce que je ne savais pas, c’est que ce type de séjour allait devenir la tendance voyage de 2024. Une retraite de silence est une parenthèse de quelques jours sans prononcer un seul mot. Lors d’une retraite, les pratiquants font aussi une détox digitale puisqu’ils coupent leur téléphone et n’utilisent pas leur ordinateur.
Je me suis rendue en Allemagne avec des amis, à une heure de la frontière française. Nous avions pris la route après Noël et avons fait une escale à Strasbourg pour visiter la ville et admirer les décorations et illuminations.
Après cette étape enchanteresse et l’effervescence des fêtes de fin d’année, le moment était venu de faire place à la sobriété et au calme.
Nous avons passé quatre jours en silence dans un ashram de l’association Art of Living, créée par Ravi Shankar, maître spirituel et humanitaire indien. Nous avons même eu le plaisir de le voir et de l’écouter puisqu’il avait fait le déplacement. Pendant ce séjour, j’ai aussi participé à une détox digitale. Le principe du stage étant naturellement de se couper de toute source de distraction. Dans cet article, je vous raconte mon expérience et vous livre quelques anecdotes.
Le cadre idéal pour une retraite de silence
Nous étions en plein hiver et je me suis rendue à l’ashram de Bad Antogast, à Oppenau en Allemagne. L’ashram est géré par l’association Art of Living, qui propose des stages de yoga, de méditation, et aussi des formations dans le monde entier. J’avais déjà participé à un stage de yoga et respiration avec eux, afin d’apprendre la puissante technique du Surdarshan Kriya. Sceptique au départ, j’ai finalement été convaincue par sa profondeur si bien que je continue à la pratiquer presque chaque jour.
En pleine nature
Le cadre est idéal. Nous sommes en Forêt-Noire et c’est l’hiver. J’espère que nous aurons de la neige. Au contraire, le temps fut étonnamment doux. Je vous raconterai ma mésaventure de chaussures, grâce à laquelle j’ai passé l’ensemble du séjour en après-skis sous 12 degrés. L’endroit est propice à la contemplation et au recueillement. L’environnement me plaît immédiatement. J’ai adoré me promener sur les sentiers en forêt, et sur les hauteurs. Le paysage est très vert et vallonné, les chalets isolés les uns des autres. L’air est pur et revigorant. Il règne dans cet endroit une belle énergie, et je ne peux m’empêcher d’inspirer profondément. Remplir mes poumons de cet oxygène est sans aucun doute bénéfique, tant sur le plan physique que mental.
L’hébergement
J’étais hébergée sur place. L’ashram se compose de plusieurs bâtiments, et se trouve sur les hauteurs dans un secteur boisé.
J’étais en dortoir de 6 femmes. Naturellement, hommes et femmes étaient séparés dans les espaces nuit et dans les sanitaires. Nous étions réunis en journée au réfectoire et lors des activités liées au stage.
J’ai partagé mon dortoir avec un groupe d’Italiennes et une Allemande. D’autres dortoirs pouvaient compter davantage de femmes, alors quelque part je me considérais comme chanceuse. Attachée à mon indépendance et à mon intimité, l’idée du dortoir de m’enchantait guère. La vie en communauté, ce n’est plus pour moi.
Le programme de mon stage de silence
Il existe plusieurs types de retraites silencieuses. Si vous n’avez pas encore lu mon article sur le sujet, retrouvez-le ici.
Les journées à l’ashram étaient rythmées par différentes activités, ce qui pour moi a été presque stressant je l’avoue. En tant que freelance, j’adapte mes horaires, je ne suis pas à 15 min près. Sauf quand je livre un projet, c’est toujours à l’avance.
Voici ma journée type à l’ashram, sans un mot bien sûr :
Lever 6 h : toilette – nettoyage de la langue et du nez. Je prends le temps de boire de l’eau chaude comme à mon habitude.
6 h 30 – 7 h : Séance de yoga
7 h – 8 h : Pranayama – Sudarshan kriya et méditation
8 h – 9 h : Seva – service désintéressé – en cuisine – Je pèle les légumes, car tout est préparé sur place avec des aliments locaux et bio. Cuisine végétarienne et ayurvédique. Un régal. Le dernier soir, nous nous sommes délectés d’une part de gâteau au chocolat en dessert.
9 h – 12 h : Connaissance – méditations
12 h – 13 h : Déjeuner
Sieste et temps libre
16 h – 18 h : Méditation – Connaissance
18 h 30 : Dîner, comme les poules.
20 h : Soirée Satsang
21h00 – 21 h30 : Coucher
Des journées bien remplies comme vous l’aurez constaté.
Se taire, coûte que coûte
Rester en silence a été compliqué, notamment pour des raisons logistiques et quelques incidents.
Mon BlablaCar du retour me laisse tomber
Prévoyante, j’avais déjà organisé mon trajet du retour, car mes amis repartaient vers la Normandie. J’avais donc trouvé un covoiturage autour de Paris pour rentrer en Bretagne. Avant même l’arrivée à l’ashram, la personne m’annonce avancer son retour. Je ne serais donc pas à l’heure pour la rejoindre. Il fallait donc trouver une autre solution. Me mettre devant un ordinateur et surfer sur le SNCF.fr afin de réserver un train avant le silence complet. Contacter un autre blabla car en parallèle, car moins cher et la SNCF était en grève à cette période. J’étais là pour me détendre, mais je commençais le séjour stressée. Je devais aussi faire face à la toute confiance de la copine qui, elle, ne s’inquiétait pas du tout ! Elle voyait ce défi comme un test ! « Ce genre de trucs arrive toujours en stage de silence ». Et dans le fond elle n’avait pas tort, cela apprend à se maîtriser. À faire aussi un peu confiance à la vie et l’avenir.
L’épisode des chaussures, le conflit sans parole
Nous nous déchaussions toujours avant d’entrer dans une pièce pour méditer, faire du yoga ou écouter les messages de connaissance. J’avais rangé ma paire de chaussures de rando sur une étagère. Malheureusement, quelqu’un s’est trompé et les a enfilées en sortant de la salle. Cet épisode a généré un conflit silencieux dans mon dortoir.
Amie au-delà des mots
En plus de cette paire, j’avais apporté des chaussons et des bottes après-ski au cas où il neige. Mais elles étaient encore dans la voiture puisqu’il ne neigeait pas, je doutais en avoir besoin. Me voyant en chaussons chercher mes bottines de randonnée, l’amie qui m’accompagnait a gentiment été chercher mes après-skis. Elle les a déposées en évidence à côté de mon matelas dans le dortoir où je dormais. Je n’aurais jamais trouvé mes bottes ailleurs puisque nous ne parlions pas. C’était plutôt attentionné de la part de mon amie.
Rupture du silence
Une des Italiennes n’a pas apprécié voir mes bottes près des lits et a manifesté sa désapprobation par des signes de main. J’étais frustrée de ne rien pouvoir expliquer. J’ai voulu écrire un mot, mais ses collègues ne semblaient pas coopératives…c’est donc au sanitaire que j’ai rompu ce premier jour de silence pour lui expliquer. Fallait-il laisser couler ? Encore un des défis du stage de silence et de la vie en communauté.
Les autres souriaient en me voyant avec mes bottes fourrées, mais j’ai dû les porter plusieurs jours et accepter la situation en silence. Il n’a pas du tout neigé, et il a fait jusqu’à 12 degrés. Porter des après-ski était original par cette météo aussi douce.
J’ai finalement retrouvé mes chaussures le dernier jour, dans un casier à chaussures, dans un autre bâtiment. L’Italienne m’a toujours fait de grands sourires pendant le séjour après notre explication. Elle est venue me saluer avant son départ. L’histoire se termine bien.
Une retraite de silence permet de lâcher prise et peut résoudre les problèmes
Depuis quelques mois, la maison était en vente. Plusieurs potentiels acquéreurs s’étaient emballés, puis avaient finalement changé d’avis. D’autres n’avaient pas l’accord de prêt. Conflits avec une agence immobilière, attente interminable…J’étais tellement sur les nerfs que j’ai vu cette retraite de silence comme un moyen de fuir, de laisser cette situation de côté le temps des fêtes de fin d’année. Quelques jours de plus dans l’attente, je n’étais plus à cela près.
J’avais prévenu le mandataire immobilier que je ne serais pas joignable. La maison n’était pas non plus accessible ces jours-là. Comme par hasard, c’est pendant cette retraite qu’un couple qui avait eu un refus de prêt deux mois auparavant a refait une demande dans une banque. Acceptée et validée, elle leur a permis de refaire une offre d’achat.
Principaux éléments de la retraite de silence
Ce stage était l’occasion d’approfondir l’expérience du Sudarshan Kriya et de m’accorder un moment avec moi-même.
Un repos profond pour le système, en formule tout inclus.
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Du yoga régénérant
Nous débutions chaque journée par des séances. Le yoga permet aussi de supporter le temps passé assis à méditer dans l’immobilité. Ces séances étaient données dans la grande salle et en anglais. C’est d’ailleurs à la fin d’une séance que j’ai perdu mes chaussures. Je m’étais déchaussée avant d’entrer dans la salle.
Des méditations profondes
Le stage de silence a été ponctué de méditations spécifiques. Des méditations guidées du « Creux et du Vide », créées par Gurudev Sri Sri Ravi Shankar ont constitué la partie centrale de ce stage. Ces méditations sont destinées à évacuer les couches profondes de stress accumulées dans le système nerveux. Se libérer de certains blocages fait partie des objectifs de ces méditations.
Certaines se sont avérées profondément reposantes pour moi, d’autres moins, car j’étais perturbée par mon estomac, ou par quelques douleurs dorsales.
La méditation en la présence de Sri Sri Ravi Shankar reste un souvenir mémorable par sa puissance. La facilité avec laquelle je suis entrée en état méditatif m’étonne encore. Pourtant j’étais particulièrement mal installée et nous étions tous proches les uns des autres, ce qui pour moi est malaisant d’habitude.
« La méditation est un voyage de l’activité au repos, du son au silence. »
– Gurudev Sri Sri Ravi Shankar
Des Mudras et des Pranayamas avancés
J’ai également appris la technique des Bandah ou verrous que l’on effectue pendant la technique du Sudarshan Kriya et plus particulièrement pendant les séries de Bastrika (soufflet). J’ai appris plusieurs mudras pour une pratique plus complète. Ce stage constitue la suite naturelle du stage l’Art du Bonheur. Nous sommes repartis avec une pratique quotidienne enrichie.
De la musique
Le silence a souvent une tonalité morne et peut même être synonyme d’angoisse pour certaines personnes. Mais lors de cette retraite, le silence était perçu comme une célébration. À la fin de chaque journée, les soirées restaient des moments de convivialité et de joie puisque des chants sacrés étaient prononcés par un groupe de bénévoles et stagiaires (Satsang).
Pour moi qui n’aime pas chanter devant d’autres personnes, être en silence m’arrangeait. Mais le fait de frapper en rythme dans mes mains ou de me balancer m’immergeait dans cette ambiance festive.
Autres éléments de la retraite de silence
Ce que j’ai trouvé intéressant lors de ce stage, c’est la théorie qui nous a été transmise en parallèle de la pratique.
- La Sagesse du Vedanta
« Quatre Piliers de la Connaissance ». Des textes anciens de l’Inde nous ont été cités et expliqués. Nous recevions donc des outils pour vivre notre vie de façon plus épanouie et heureuse.
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Des sessions Question/Réponse
Pour ma part je n’ai pas vraiment eu de questions à poser par écrit. Bon nombre de personnes avaient consigné leur question sur un morceau de papier. Ils ont déposé ce morceau de papier dans une corbeille et Gurudev les a lus et y a répondu le dernier soir. Certaines questions m’ont interpelée puisque très personnelles. Pourtant Gurudev ne connaissait pas les personnes présentes (sauf les habitués). C’est le type de question que l’on pourrait poser à son psy.
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Le service désintéressé ou Seva
Chaque matin, je passais une heure en cuisine en silence, pour aider la communauté. J’ai eu la chance de faire ce service à cet endroit puisque d’autres devaient nettoyer les sanitaires. Cela m’a permis de constater que les repas étaient soigneusement préparés avec des produits locaux, biologiques, de saison et très sains.
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Une Alimentation adaptée
Pour avoir effectué mon Seva en cuisine pendant cette parenthèse incroyable, je confirme que nous mangions très sainement. Une nourriture remplie de vie et d’énergie pour apaiser l’esprit et le corps.
Oui l’alimentation était vivante, si bien que mon estomac chantait pendant certaines méditations.
Une reconnexion silencieuse à ma Source
Ces quatre jours régénèrent. Ils ont marqué une pause dans un quotidien trépidant et une période de vie très stressante.
Je suis reconnaissante d’avoir pu prendre ce temps pour moi, j’étais dans une période intense. Je vendais ma maison et allais déménager… En complément de la pratique du Sudarshan kriya, ce stage m’a aidée à me sentir beaucoup plus en paix, calme et sereine, même quand je traverse des périodes de stress ou émotionnellement difficiles. Une stabilité s’est installée en moi.
Couper des écrans a été compliqué compte tenu des circonstances, mais cela m’a donné l’envie de créer cette déconnexion le plus souvent possible, de profiter de chaque occasion qui se présente pour me reconnecter à la nature et à moi-même.
D’appliquer et de maintenir de bonnes pratiques comme éloigner le téléphone, programmer son démarrage et extinction. Faire des pauses dans la journée, prendre l’air. Autant de solutions pour tenir sur le long terme et éviter l’épuisement.
Une retraite de silence complète
Contrairement à d’autres retraites, vous êtes méticuleusement accompagné pour faciliter le processus de calme mental. La retraite de silence offre des conditions optimales pour plonger profondément à l’intérieur de nous et faire taire le bavardage mental. Les journées sont attentivement guidées et menées pour vous apporter la meilleure expérience possible. Les participants considèrent souvent que ce stage représente les vacances idéales pour le corps, le mental et l’esprit. Vous accueillez des personnes en quête de reconnexion, de recueillement dans un hébergement adapté. Vous proposez des séjours de détox digitale ? Ayant vécu cette expérience de très près, je serais heureuse de vous accompagner dans votre stratégie éditoriale. N’hésitez pas à consulter ma page de services ou à me contacter directement.