Traduire vers sa langue maternelle n’apparaît pas forcément comme une évidence aux yeux des clients et des personnes qui ne connaissent pas notre métier. Votre document a été rédigé en anglais ou en espagnol et vous aimeriez disposer de sa version en français. Vous vous dites qu’il vous faut une personne qui va bien sûr comprendre votre texte dans la langue de départ et être capable de le retranscrire de manière impeccable dans la langue qui vous intéresse.
Mais alors, qui choisir ? Un anglophone ? Un francophone ? Un bilingue et/ou binatif ? Décryptage dans ce billet. Elowords vous explique l’importance de traduire vers sa langue maternelle.
1 ) La langue d’arrivée
Il est indispensable de garder à l’esprit votre support d’arrivée. Vous avez besoin d’un contenu textuel. Qu’il soit technique, marketing ou publicitaire, il sera publié, diffusé, etc. La qualité de la rédaction est donc le point à privilégier dans votre prise de décision.
Et qui de mieux qu’un Français natif pour rédiger en français ? Personne naturellement !
Le français est la langue qu’il maîtrise le mieux, et surtout à l’écrit, ce qui nous intéresse ici.
Il aura étudié la grammaire, l’orthographe, connaîtra les subtilités de la langue, les expressions idiomatiques. De plus, les traducteurs sont généralement de grands lecteurs et des rédacteurs de qualité. Votre linguiste se nourrit de ses lectures, écrit peut-être sur son temps libre, son style sera d’autant plus agréable à lire. Le traducteur connaît les règles de typographie associée à sa langue, qui diffèrent d’ailleurs d’un pays francophone à un autre. On appelle cela la « locale ». Plus il est baigné dans la culture franco-française, plus la rédaction s’en ressentira. Si vous visez le marché latino-américain, vous choisirez un traducteur hispanophone d’Amérique latine et non d’Espagne.
La déontologie
C’est donc une question déontologique que de traduire dans sa langue maternelle, ou celle que l’on manipule le plus.
Ci-dessous, la Société Française des Traducteurs vous explique avec précision les raisons pour lesquelles le linguiste se doit de traduire dans sa langue maternelle :
« Un traducteur qui déroge à cette règle de base a toutes les chances de négliger d’autres critères essentiels à la qualité de la traduction. Si vous voulez donner une image internationale, l’approximation est interdite. Sachez que dans de nombreuses cultures, les gens n’apprécient guère que l’on déforme leur langue. Faites appel à un traducteur dont la langue maternelle correspond à la langue d’arrivée désirée. Il en maîtrise les subtilités culturelles et linguistiques et ne faillira pas aux règles typographiques. L’accumulation de coquilles devient vite un repoussoir pour un lecteur étranger ! »
Signataire du code de déontologie de la SFT, je traduis donc essentiellement vers le français et rédige exclusivement dans cette langue.
2) Le choix d’un professionnel natif et diplômé
Vous voulez naturellement être certain que le Français natif comprenne le texte de départ. Alors vous dites que probablement votre assistant bilingue par sa mère américaine pourra très bien se charger de traduire votre texte, ou encore ce blogueur indépendant et globe-trotteur dont vous avez repéré le profil sur une plate-forme, et dont les tarifs sont très avantageux…
L’image de votre organisation
N’oubliez pas que l’image de marque de votre entreprise est en jeu. Votre entreprise ne vaut-elle pas la peine d’investir ? Les traducteurs diplômés ont pendant leur cursus, acquis les techniques de traduction dans leurs langues de travail. S’ils sont spécialisés dans votre domaine, ils ont déjà accumulé un certain bagage. Enfin, ils connaissent les écueils du passage d’un texte dans une langue à une autre et les dépassent.
En revanche, votre assistant pourra tout à fait servir de lien entre votre cœur de métier et le traducteur diplômé que vous aurez choisi. Il pourra même répondre à ses questions.
Retour d’expérience
J’ai traduit un certain nombre de brochures marketing pour un client mexicain. La personne qui me confiait les projets répondait à mes questions. Elle appréciait tout particulièrement ma démarche, qui selon elle était révélatrice du soin que j’apportais à la traduction. Elle s’étonnait même que les autres prestataires ne posent aucune question sur les textes, et s’interrogeait même sur leur intérêt pour le produit, mais aussi pour la marque et son objectif.
Le traducteur diplômé et natif sera donc le plus à même de rendre votre message dans la langue désirée. Non seulement parce que c’est sa langue maternelle, mais aussi parce que c’est son métier. Car traduire est un métier, il ne suffit pas de transposer des mots dans une autre langue.
3) Et les bilingues et binatifs ?
Certains ont la chance d’avoir deux nationalités, ou de vivre dans une famille dont les parents sont d’une autre origine et parlent plusieurs langues.
Encore une fois, cet atout que l’on rêve tous d’avoir ne fait pas de leur progéniture des traducteurs. Ce métier s’apprend, des écoles et des formations spécialisées existent, et ce n’est pas pour rien. Comme on ne s’improvise pas coiffeur, on ne s’improvise pas traducteur.
Pistes de réflexion
De plus, certains disent qu’une langue prévaut toujours sur l’autre et qu’il est impossible de réfléchir en deux langues à la fois. Ce qui mènerait à dire que le bilinguisme n’existe pas en réalité et qu’un individu dit « bilingue » connaît forcément mieux une langue que l’autre. Par exemple, il s’exprimera peut-être parfaitement à l’oral et sans accent (ou plutôt avec l’accent adéquat) en anglais tout comme en français. Par contre à l’écrit, l’une des deux langues sera éventuellement mieux maîtrisée. Je vous laisse méditer sur la question…
Faites les bons choix !
Vous savez donc maintenant les raisons pour lesquelles un traducteur traduit et devrait toujours traduire vers sa langue maternelle. Penser à votre support d’arrivée à la langue de votre audience sera un premier pas dans votre démarche. Le traducteur diplômé détiendra toutes les clés pour mener à bien sa mission. Même si j’ai eu la chance de voyager et de séjourner à l’étranger parfois pendant de longues périodes, je rédige et traduis exclusivement vers le français et laisse le soin aux anglophones et aux hispanophones de le faire dans leur propre langue. Les interprètes travaillent également sur ce principe déontologique. Et pour ce qui est de la langue des signes, elle diffère selon les langues de référence. À chaque langue ses experts.