Le 5 décembre, c’était la journée internationale du bénévolat et du volontariat, créée le 17 décembre 1985 à New York par l’ONU. À cette occasion, j’ai été très heureuse de recevoir dans ma boîte aux lettres une carte de la SFT (Société Française des Traducteurs) me remerciant de mon engagement en tant que bénévole au sein du programme de mentorat Boussole. Vous avez peut-être déjà lu ou entendu des offres de travail volontaire dans le secteur de la traduction. Vous vous demandez si faire du bénévolat quand on est traducteur est une bonne idée ?
J’entends déjà : OUI MAIS, c’est déjà très compliqué le monde de la traduction…Nous faisons déjà des tests non rémunérés…La tendance des tarifs est à la baisse, on a déjà du mal à faire appliquer et respecter nos tarifs, alors traduire gratuitement ?! Dans cet article je vous explique pourquoi, à mon avis, faire du bénévolat quand on est traducteur est une bonne idée, non seulement de manière générale, pour votre activité, mais aussi pour vous !
- Définition du bénévolat
- Les vertus du bénévolat
- Comment faire du bénévolat ?
- traducteur bénévole d’ONG et d’association
- programme Boussole de la SFT
- bénévole dans une association d’aide à l’insertion
Définition du bénévolat
On l’appelle aussi volontariat, « voluntary work » en anglais. Il s’agit de donner de son temps pour effectuer une tâche ou un travail non rémunéré, en y mettant la même énergie que s’il l’était, sans attendre un retour.
Dans la tradition spirituelle de l’Inde, ces actions désintéressées sont une composante du karma yoga ou « seva » en sanskrit. Agir pour le bien de tous, sans attendre de gratification. Cette pratique développe la vigilance et permet de se mettre au service d’une dimension plus vaste.
Toujours pas convaincu ? Lisez la suite…
Pourquoi faire du bénévolat ?
En mettant ses compétences au service de l’autre, d’une bonne cause, on participe au bien commun, on sort de ses habitudes, on contribue à faire circuler l’énergie positive. Et tout est question d’énergies dans notre univers. Le positif attire le positif. Une action quelle qu’elle soit a toujours une conséquence, quelque part. C’est ce que l’on appelle la loi de cause à effet.
Le bénévolat ne se pratique pas pour se donner de l’importance ou se valoriser, mais plutôt pour le simple fait de donner, de manière désintéressée. De manière générale, plus vous êtes conscients et ressentez de la gratitude pour ce que vous avez déjà, plus vous serez enclins au partage et au don.
Comment faire du bénévolat quand on est traducteur ?
Dans le domaine de la traduction, les possibilités sont multiples. Traductions de textes divers, de rapports, sous-titrage ou encore encadrement de projets. À vous de choisir ce qui vous correspond le mieux, et pourquoi pas cumuler des activités bénévoles différentes ?
Traducteur bénévole d’ONG et d’association
Associations et ONG recherchent des linguistes bénévoles, pour traduire des documents de manière ponctuelle ou régulière. Il suffit de se dégager quelques heures le week-end ou une fois par mois – à votre convenance – pour les consacrer à cette action.
C’est le cas de Traducteurs sans frontières (TSF) (Translators Without Borders – TWB), qui fournit aux associations humanitaires des traductions bénévoles de qualité.
Le programme de volontariat de l’ONU recherche aussi des bénévoles pour des missions sur site ou en ligne, notamment des traducteurs professionnels et expérimentés.
Pendant plusieurs années, j’ai traduit de nombreux comptes rendus de visite de post-adoption d’enfants éthiopiens pour une association d’aide à l’enfance « Les Enfants avant tout ». Ces comptes rendus étaient destinés à l’orphelinat d’où était originaire l’enfant adopté. Mes parents m’ont adoptée par le biais de cette association, qui œuvrait dans les années 80 en Inde. C’était, à mon sens, un juste retour des choses et un très grand plaisir que de faire ma part. Désormais les adoptions sont fermées dans ces pays, mais l’association reste active en organisant des événements et campagnes de dons.
J’ai eu aussi l’occasion de traduire :
-des rapports pour Médecins du Monde,
-un court métrage sur le football comme outil d’insertion sociale en Afrique du Sud
-une vidéo de présentation pour une association indienne de yoga.
Dans certains cas, les efforts sont récompensés et le traducteur se voit ensuite proposer des missions rémunérées (MdM par exemple).
Participer au programme Boussole de la SFT :
Boussole est un programme qui permet de partager des expériences et de promouvoir les bonnes pratiques des métiers de la traduction, d’auto-évaluer sa propre activité et d’apprendre de l’autre.
La commission qui gère le cadre du programme forme des binômes mentor-mentoré. Le mentor est un(e) professionnel(e) du métier en exercice depuis au moins quatre ans et membre depuis au moins deux ans. Le mentoré est un(e) professionnel (le) du métier ayant moins de trois ans d’expérience dans la profession ou exerçant en France depuis moins de trois ans. Il ou elle est membre à titre probatoire ou membre titulaire de la SFT.
Les binômes ont les mêmes combinaisons linguistiques et leurs spécialités sont proches, voire similaires. Une collaboration professionnelle est possible et autorisée, mais pas obligatoire. Une charte est signée par les deux parties.
Les contributeurs se tiennent à disposition pour répondre aux questions éventuelles. Le partenariat dure une année, et est renouvelable.
Pour en savoir plus sur ma propre expérience de ce programme, je vous invite à lire le billet 5 bonnes raisons de participer au programme Boussole de la SFT.
Association d’intégration sociale
J’ai aussi eu l’occasion d’accompagner une famille d’origine étrangère et un Français en situation d’isolement dans leur apprentissage ou révision des bases du français. Cette activité volontaire n’impliquait pas de traduction, mais nécessitait la connaissance d’une langue étrangère, voire de plusieurs.
Les séances sont ponctuées d’exercices de lecture, de grammaire, de petits jeux de vocabulaire. Il est possible et conseillé de s’aider de livres et d’éducatifs. De la patience et une capacité à s’adapter à divers contextes et à prendre du recul par rapport aux difficultés de vie rencontrées sont nécessaires pour ce type de volontariat.
Pour conclure, faire du bénévolat quand on est traducteur, est-ce une bonne idée ? Oui, c’est une expérience enrichissante. Comme vous avez pu le lire, il existe plusieurs façons de s’engager. Devenir traducteur bénévole d’une ONG ou d’une association nationale ou internationale, agir au niveau de sa commune ou de sa région, accompagner un traducteur professionnel dans le lancement de son activité, encadrer un programme ou gérer un projet, les possibilités sont nombreuses. Quelle que soit la méthode et le contexte choisis, ces expériences sont utiles au sens large. Sur le plan individuel, elles étofferont votre portefolio, valoriseront votre engagement et votre CV, et vous en ressortirez grandis. Et vous ? Êtes-vous bénévole dans une association ?